Comment un grand homme de Madagascar a impacté ma vie d’expat
J’ai toujours eu une grande admiration pour mon grand-père de Madagascar, ce qui – je pense – a déterminé ma vie d’expat.
En y retournant pour le revoir une dernière fois, j’ai compris qu’il était aussi un grand homme pour son pays.
Ma réflexion sur la famille, exacerbée par le COVID-19
Ces derniers temps, j’ai beaucoup réfléchi aux relations familiales en 2020. On est si loin les uns des autres, qu’on s’est parfois déconnecté des êtres qu’on aime le plus au monde. Et on finit par ne plus trop les connaître.
Mon enfance et ma relation avec l’expatriation
J’ai grandi comme enfant unique jusqu’à mes 11 ans. Et ensuite, le plus beau cadeau qu’on aurait pu me faire : un petit frère et une petite sœur. Je les ai tout de suite aimés comme la prunelle de mes yeux.
Même si ça peut paraître incompréhensible pour certains, l’amour d’une grande sœur est souvent comparable à celui d’une maman. Sauf que, quand il y a une grande différence d’âge, les cadets sont en général trop petits pour se souvenir de cette période. Donc ils ne partagent pas ce sentiment avec leurs aînées. Pour eux, on est ce qu’on devrait être : la grande sœur. Car quand eux commençaient à avoir des souvenirs durables, l’aînée n’était plus là. Elle avait pris son indépendance et avait quitté le nid familial.
J’ai quitté la France pour m’expatrier. Et aussi parce que j’avais besoin de récupérer mon statut de personne sans responsabilités d’adultes. Mais en m’éloignant, je me suis rendu compte que je ne connaissais pas bien les miens quand je les revoyais. Ils avaient grandi, et avec la distance, je ne les connaissais pas en tant qu’adultes. Je me souviens de lire le blog de ma petite sœur un jour, et elle écrivait si bien… Et j’étais triste de ne pas le savoir plus tôt. J’étais triste d’avoir perdu de précieuses années avec ma famille.
Réussir sa vie : qu’est-ce que ça veut dire ?
Je me suis souvent demandé si mon grand-père se rendait compte de ça quand il envoya ses enfants en France, à des milliers de kilomètres. Mais il me dit que non. Comme moi, il pensait que les envoyer à l’étranger leur donnerait plus de chances de réussir leurs vies.
Mais réussir sa vie est une expression si complexe… Car ça dépend du sens qu’on lui donne.
Hors, on évolue… Et ce qui était important hier, semble futile aujourd’hui.
Mais avant, on avait cela en commun. C’est la seule fois où je lui ai demandé de l’aide, mais peut être la plus importante. Car pouvoir finir mon année en Irlande a été un tournant dans ma vie.
Même si en fait, je n’ai pas eu besoin de lui pour y aller. J’ai travaillé dur l’été précédent mon départ. Et ce fut aussi grâce à l’acharnement de ma mère, qui me décrocha une bourse. Tout ça m’a permis de partir.
Mais c’est aussi grâce à son petit coup de pouce que j’ai pu finir mon année d’étude plus sereinement. En effet, le coût de la vie, et notamment de l’alimentation en Irlande étaient exorbitants à l’époque.
Je n’oublierai jamais cette fois où je l’ai appelé d’une cabine téléphonique pour lui dire que, comme lui, je voulais réussir. Et pour moi ça voulait dire finir mon année à ce moment-là.
Même si aujourd’hui, je vois les choses différemment. Et en parlant à mon grand-père en 2018, j’ai compris qu’au final, lui aussi doutait encore de la signification de la réussite…
Ce dont on était tous deux convaincus, c’est que la santé est primordiale et trop souvent prise pour acquise. C’est la seule certitude que nous avons conclue sur la réussite…
L’expatriation : vivre loin des siens
Paradoxalement, le fait de m’expatrier m’a un peu arraché à mes racines.
Ma mère n’a pas eu d’autre choix que de quitter Madagascar. En effet, pour mon grand-père, envoyer ses enfants en France était une fierté. Du coup, ma mère n’a pas compris pourquoi moi, je souhaitais partir volontairement de mon pays. Alors que mes parents ne m’y forçaient pas, bien au contraire…
Je ne sais pas qui avait raison au final. Aurais-je été plus heureuse si j’étais restée en France ? Aurais-je mieux “réussi” ma vie ?
Comme dirait mon père, ça ne sert à rien de se poser ce genre de questions. Car on ne sait pas comment notre vie aurait tourné si on avait pris un chemin différent. On a qu’une vie, donc on ne saura jamais qu’elle aurait été la meilleure décision…
Mais c’est plus fort que moi. Avec les années qui passent, l’éloignement est de plus en plus dur à gérer. Et même en étant seulement à quelques heures de mes parents, la pandémie du Coronavirus m’a empêché de les voir.
Alors imaginez ce que peut ressentir un enfant ou un adolescent qui part à l’autre bout du monde…
Quand j’ai parlé de ça à mon grand-père, il m’expliqua que pour lui, c’était une chance qu’il avait voulu donner à ses enfants. C’est peut-être pour ça que j’ai toujours cru que partir à l’étranger allait m’ouvrir des portes. Sans le vouloir, il a eu une grande influence sur moi.
Pourtant la réussite ce n’est pas que ça. Avec le temps qui passe, la distance me pèse.
J’aimerais passer le plus de temps possible avec ceux que j’aime. Pouvoir connaître des détails sur eux, comme leur couleur préférée, leur plat préféré, leur quotidien… Le genre de détails que j’ignore pour la plupart des personnes que j’aime…
Et puis en retournant à Madagascar en 2018, j’ai été choquée de voir les conditions précaires dans lesquelles il vivait dans son état de santé… Mais c’était son choix. Il m’a dit qu’il souhaitait rester chez lui, nulle part ailleurs. Même si sa ville et son petit chez lui n’étaient clairement pas adaptés à un grand malade… Ses priorités avaient changé…
Mieux connaître mon grand-père
J’ai eu le temps d’avoir plusieurs conversations avec lui.
Contrairement aux fois précédentes où il était toujours sur la route pour son travail.
Oui, mon grand-père était un des hommes d’affaires les plus influents de Madagascar.
Quand j’ai traversé le pays, j’ai été surprise de voir que la plupart des gens que je rencontrais sur le chemin disaient connaître mon grand-père. Ils me racontaient qu’ils avaient travaillé pour lui d’une manière ou d’une autre à un moment de leur vie. Et mon Pépé – Jean – les avait parfois même aidés à monter leur entreprise.
J’ai toujours été impressionnée par sa réussite en tant qu’entrepreneur. Et j’ai voulu savoir comment il avait commencé. Quand je suis allée lui rendre visite, il était si heureux de nous voir ! Mais en même temps, il était très aigri par les reproches que sa famille lui faisait. Il ne comprenait pas, il disait avoir tout fait. Quand je lui dis que la vie en France était loin d’être facile, il ne comprenait pas. Pour lui, venant d’un pays pauvre comme Madagascar, être en France était une opportunité en soi. Il fallait donc se donner les moyens de réussir.
J’ai vu les difficultés rencontrées par mes parents, et je sais qu’ils ont tout donné. Alors je me suis demandé de quoi mon grand-père parlait. Et lors de ma dernière grande conversation avec lui, j’ai compris comment il avait réussi avec ses différentes entreprises. En me racontant son histoire, je me suis rappelée que la culture de Madagascar et de la France n’ont absolument rien à voir. Et je pense que comme moi, il oubliait parfois cet écart.
Il m’a appris une leçon importante sur l’entreprenariat. Mais ce qu’il m’a appris aussi, c’est qu’en perdant la connexion avec ses enfants, il avait presque oublié qui ils étaient.
Et pour moi, c’est un élément important qu’il a toujours eu du mal à maîtriser avec la distance…
Hors, si je mesure la réussite sur les relations familiales, alors mes parents ont vraiment fait du beau travail !
Mais comme on dit, personne n’est parfait et nous sommes tous différents. Et comme je disais dans mon article sur l’exclusion et le racisme, ce sont nos différences qui font la beauté de ce monde !
Quand mon grand-père était un peu plus en forme, alors je profitais pour lui parler. Pour moi, la plus belle chose était d’échanger avec lui.
Lors de sa visite à Barcelone, quelques années plus tôt, je lui ai montré où j’habitais, où je travaillais, où j’aimais me promener. Et j’avais envie qu’à son tour, il me parle de lui.
Puisque cette fois, j’étais chez lui. Et que je savais très bien que c’était probablement la dernière fois que je lui parlerais.
J’ai voulu profiter à fond de chaque moment, même si ce fut quasiment mission impossible dans le contexte familial difficile dans lequel on se trouvait. Mais pour moi tout ça n’avait aucune importance. Ce qui m’importait, c’était d’être avec lui et d’échanger. De rattraper le temps perdu, chose complètement impossible par ailleurs…
Satanée distance…
Alors le 14 mai 2018, j’ai profité du fil de la conversation qu’il avait commencé, au sujet des débuts d’un homme, pour lui demander comment lui, il avait commencé à travailler…
Je ne l’avais jamais vu si enthousiaste en racontant une histoire… Son histoire…
Avant de dormir, j’ai décidé d’écrire tout ce dont je me rappelais. Car je sais très bien que les paroles s’envolent et que les écrits restent…
Comment mon grand-père a commencé son empire
Ici, j’essaie de reprendre les mêmes termes qu’il a utilisés, avec son vocabulaire à lui pour raconter son histoire.
Son premier travail
Il avait environ 11 ans.
Il a commencé à travailler comme aide chauffeur grâce au mari de sa sœur.
Mais après quelque temps, ses mains étaient très abîmées. En plus, il était tombé malade et eut de la fièvre. Le travail était trop dur pour un enfant de 11 ans. Il a donc arrêté.
Son retour à l’école de Miary
Sa mère – Isabelle – lui a fait des thés pour calmer toutes ses douleurs. Une fois qu’il allait mieux, elle l’envoya à l’école de Miary, pendant 2 ou 4 ans : l’école des Indiens.
En terminant l’école, il postula pour travailler en tant que fonctionnaire. Il était 86e sur la liste et il y avait environ 150 candidats (comme lui, j’ai une très bonne mémoire des chiffres!).
À l’époque du colonialisme, il y avait beaucoup d’offres d’emplois dans la fonction publique.
Mais il réfléchit et finalement, il s’est dit qu’il refusait d’être l’esclave de l’Etat.
Son deuxième travail
Alors il retourna chez sa sœur pour lui demander à nouveau du travail comme aide- chauffeur. Mais comme il avait abandonné quelques années plus tôt, elle lui fit comprendre que ce ne serait pas correct. Il lui répondit qu’il plaisantait, mais qu’il fallait vraiment qu’il travaille, car il ne voulait pas finir fonctionnaire.
Il réussit à trouver du travail dans le commerce d’un Indien où il est resté pendant deux ans. Mais son patron l’accusa d’être ruiné à cause de lui. Hors, selon mon grand-père, ce n’était que des mensonges.
Malheureusement, il n’arriva pas à le prouver, et l’Indien déclara qu’il lui devait plus de 80 millions de francs malgaches… Et que si mon grand-père ne payait pas, il allait prendre la maison de sa mère en guise de dédommagement.
Ses débuts comme entrepreneur
Heureusement pour lui, mon grand-père avait un oncle qui croyait en lui. Et savoir qu’il avait confiance en lui le fit pleurer et lui donna le courage de se battre pour sauver la maison de sa mère.
Sa maman lui faisait confiance aussi, et lui donna tout ce qu’elle avait : sa charrette remplie de plus de 700 kilos d’arachide avec deux zébus. Elle était d’accord pour qu’il vende tout, mise à part les zébus.
Mon grand-père respecta les conditions et prit cette opportunité pour tenter sa chance et trouver un moyen de trouver l’argent que lui réclamait l’Indien.
Avant de partir, il demanda à son oncle la valeur de la charrette pour avoir une idée à combien il pourrait la vendre.
La première chose qu’il fit, fut de donner à un Français qu’il connaissait toute son arachide pour qu’il le plante dans ses terres. Ensuite, il chercha à vendre sa charrette. Il connaissait un ami d’école qui l’aida, et lui demanda la valeur de sa charrette. Il lui dit le double que son oncle avait estimé. Mais n’arrivant pas à vendre, il demanda à son ami de le faire passer pour quelqu’un de sa famille. Et grâce à ça, il réussit à vendre sa charrette quatre fois plus cher que ce que son oncle avait évalué.
Avec cet argent, il put ensuite investir en achetant 17 jeunes zébus.
On lui dit qu’il pourrait les revendre plus cher dans une ville à 170 km à vol d’oiseau, 250 km par la route. Il y avait un marché aux bœufs très connus là-bas.
Son périple et ses rencontres
Il décida de partir seul, alors que son oncle lui proposa de l’accompagner.
La chance a fait qu’il rencontra un homme sur son chemin qui eut la bienveillance de l’héberger et le nourrir, et parfois même de l’escorter.
Dans la région, les bœufs manquaient et se vendaient bien et chers.
Il continuait sa route seul avec ses bœufs, comme un berger. Puis il vit un feu au loin et s’approcha. C’était des gens qui cuisinaient et qui lui proposèrent généreusement de le nourrir. Il finit la gamelle à lui tout seul, tellement affamé par sa marche et la fatigue accumulée.
Sur le chemin, il rencontra un Comorien avec qui il créa des liens grâce à la religion. Le Comorien lui demanda sa religion, mon grand-père répondit : « 2 % catholique et 98 % indien ». Une chose que j’ignorais complètement, ayant élevé ses enfants dans la religion catholique.
Il avait lu le Coran et avait sympathisé avec cette religion.
Le Comorien connaissait tous les acheteurs de bœufs.
Finalement, mon grand-père laissa tous ses bœufs dans la cour de ce monsieur, et ses amis vinrent directement sur place. Une personne décida de tout acheter et mon grand-père avait déjà réussi à réunir la moitié de sa dette.
La résilience de mon grand-père
Sa mère pleurait de joie en apprenant la bonne nouvelle.
Il cherchait ensuite d’autres idées pour trouver le reste de l’argent.
Son arachide était sur le point de mourir et il lui fallait trouver une autre solution.
Sa mère lui présenta un jeune homme de confiance d’Ambohimahavelona qui devait l’aider avec son projet.
Son arachide avait brûlé à cause de la sécheresse. Puis, tout a complètement été détruit par le cyclone qui entraîna des vents et pluies violentes à 3 h, un matin du mois de novembre ou décembre…
À 5 h, il décida de partir sur la route. Son oncle trouvait ça risqué et lui conseilla de rester et de reprendre des forces. Mais mon grand-père décida de quand même partir.
Avec le cyclone, 7 000 bœufs furent tués. Mais il avait décidé de les repérer pour récupérer leur viande et leur peau.
En vendant les peaux qu’il avait récupérées et séchées, il réussit à faire environ 200 millions.
Il put ainsi rembourser l’homme qui menaçait de lui prendre sa maison, donner de l’argent à sa mère, et commencer ainsi son commerce.
Il me dit pour conclure qu’il a réussi grâce à sa foi dans les moments les plus difficiles. Et grâce à ses prières, il a eu beaucoup de chance selon lui.
Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point mon grand-père était croyant.
Les leçons que j’ai tirées de ses récits.
- La passion pour l’entreprenariat
Mon grand-père était passionné par son travail.
À partir du moment où je lui ai demandé de me raconter comment il avait commencé, j’ai vu des étoiles dans ses yeux malgré sa maladie. Tout d’un coup, sa voix prit un autre ton. Je sentais sa passion.
- Son réseau et sa capacité à créer du lien
Il avait aussi un réseau important qu’il a réussi à construire grâce à l’amitié, la confiance et le partage pour l’amour de la religion. Son aptitude à créer des liens avec les gens qu’il rencontrait sur sa route a été cruciale.
Enfin, il a su aussi les aider, et en les aidant, on lui rendait souvent la pareille.
- Sa foi ou sa chance
Le facteur chance a aussi été important, et il le reconnaissait, mais selon lui, c’était grâce à ses prières.
À mon avis, qu’on soit croyant ou pas, si on veut réussir quelque chose qu’on veut entreprendre, il faut avoir une certaine “foi”. Appelez ça comme vous voulez : la foi telle que la confiance en soi, la foi en l’univers comme l’optimisme ou la foi religieuse. C’est un pilier important qui permet de continuer, peu importe les obstacles.
- Le support des siens
Il a eu aussi le support de sa famille. Son oncle, qui croyait en lui, a été un facteur très important psychologiquement. Si votre famille croit en vous, ça change la donne. Le support des siens est quelque chose qui l’a beaucoup ému. Et je pense que c’est aussi pour ça qu’il a beaucoup aidé les gens de son pays.
Sa mère lui a aussi donné tout ce qu’elle possédait. Et sans cet énorme coup de pouce, les choses auraient sûrement été très différentes.
- Prendre soin de sa santé
Elle a aussi beaucoup pris soin de lui, car il l’a bien vu : en étant malade, il n’a pas pu continuer… Et les Malgaches ont une très bonne connaissance des plantes et de ces bienfaits. Quelque chose qu’on a perdu ici en Europe…
D’ailleurs, il a vécu longtemps avec sa maladie sans médicaments, car son âge était trop avancé pour prendre le risque de faire une thérapie invasive. Et il m’a souvent rappelé les bénéfices des bains de plantes comme le katrafay, qu’il faisait après ses longues journées sur la route pour le soulager de toutes ses douleurs.
- La ténacité
Il a aussi été très courageux, à marcher des kilomètres. Et il a pu compter sur la gentillesse de sa communauté, des villageois qu’il a rencontré sur son chemin et qui l’ont nourri et hébergé, sans rien attendre en retour.
- Apprendre de ses erreurs
J’ai aussi beaucoup appris de ses erreurs. Et même s’il était assez entêté, il était parfois capable de les reconnaître. Notamment sur la façon dont il appréhendait la réussite et de la perte de lien avec les siens que provoque la distance.
Il s’est aussi rendu compte qu’il a parfois fait confiance aux mauvaises personnes, ce qui a provoqué en lui des préjugés erronés dont il s’est rendu compte très tard.
Le vrai drame, c’est la distance et que les gens ne se connaissent pas – Jean Cocteau
- Le pouvoir cognitif et l’intelligence émotionnelle
Ce qui m’a impressionné de lui aussi, c’est sa grande mémoire. Il se souvenait de tous les moindres détails : les dates, les chiffres, les poids, incroyable! Alors qu’il avait plus de 80 ans quand il m’a raconté cette histoire. C’était un grand atout aussi dans sa vie.
Il se rappelait même du village où je lui avais réservé un hôtel près de Barcelone, presque 10 ans après !
Je me souviens d’ailleurs qu’il était très observateur. Lors de son week-end à Castelldefels, il se moquait affectueusement de moi en remarquant que j’avais cette tendance à toujours me toucher le visage lorsque je réfléchis. Cette qualité, dont je n’ai pas hérité, est quelque chose que j’essaie d’améliorer en moi grâce à la pratique de la “mindfulness”, ou méditation consciente.
J’aurais tellement aimé continuer à parler avec lui, mais on devait partir…
On est toujours rattrapé par ce maudit temps…
Cela dit, je suis reconnaissante qu’il ait partagé cette expérience sur ses débuts avec nous, dont je n’avais jamais entendu parler. Même si, selon une tante, il racontait souvent cette histoire. Sauf que moi, je n’étais pas à Madagascar à ces moments-là….
Son histoire m’a beaucoup inspirée et m’a donnée envie de créer la mienne.
Son courage, ainsi que celui de mes parents, m’ont toujours donné la force de continuer. Et encore plus maintenant que je veux lancer un projet pour améliorer la santé environnementale, pour le bien-être de la planète et de tous ses habitants.
Madagascar est un pays meurtri par la pauvreté, l’ignorance, et la corruption. Par conséquent, l’île perd sa nature extraordinaire, et souvent endémique.
Mais comme mon grand-père, ce pays fait parti de mon histoire et de mon héritage. Et si je peux aider à éviter de continuer ce massacre de notre nature, alors je continuerai avec les moyens à ma disposition, en l’occurrence mes récits. C’est notre richesse, notre mère nourricière qui permet aux populations de vivre, ne l’oublions jamais !
J’espère que l’authenticité de cette histoire vous a plu. Si c’est le cas, n’hésitez pas à la partager et comme d’habitude, à nous laisser vos commentaires !
Je vous invite à lire mes autres articles sur Madagascar si vous voulez en savoir plus sur l’extraordinaire pays de mes grands-parents !
Et vous, vivez vous loin de votre famille ? Pourquoi avez-vous décidé de vous expatrier ? Est-ce que vous avez été influencé par vos racines ? Nous attendons vos commentaires ci-dessous !
2 commentaires
Michelle Frezouls
Histoire familiale merveilleusement racontée Edith! Souvenirs émus de notre rencontre à Madagascar lors d’un de nos voyages. Avons pu croiser ton grand-père et ta grand-mère aussi… Merci.
Michelle et Jean-Pierre
Ella
Merci Michelle et Jean-Pierre! De merveilleux souvenirs effectivement de ce voyage en 2005…