La Crète de l’ouest: les plus belles balades entre mer et montagne

L’ouest de la Crète est la région la plus sauvage de l’île, et celle qui vous permettra de sortir des sentiers battus.

Si vous aimez l’authenticité, et que vous appréciez prendre votre temps pendant vos vacances, je vous recommande fortement ce côté de la Crète.

Ça n’aurait peut-être pas été mon premier choix étant donné le faible niveau d’accessibilité. Mais dans une île comme la Crète où le tourisme la rend presque victime de son succès, cette région reste la plus préservée.

Que vous soyez passionnés par la nature, l’architecture ou la culture, vous ne serez pas déçu.e.s.

Chania : point de départ de l’ouest de la Crète

Chania ou La Canée en français, est la porte d’entrée de la région ouest de la Crète.

Ici, plusieurs avions permettent d’y atterrir directement. Et des liaisons en bateaux vers d’autres îles des Cyclades en saison, ainsi qu’à Athènes sont disponibles. 

Si vous vous y rendez en bus, la ville est également bien desservie, avec des lisaisons jusqu’à la côte-est de la Crète à Agios Nikolaos. 

Mais bien plus qu’une ville accessible, il s’agit d’une ville culturelle et artistique de premier choix. Pour moi, c’est aussi la ville la plus romantique de Crète.

Ses petites ruelles et ses tavernes en font un arrêt obligatoire avant de continuer sur le reste de la région.

Se déplacer à La Canée

Il faut être prêt à marcher, car la ville se découvre mieux à pieds.

Si vous souhaitez découvrir la ville en vélo, vous pouvez vous inscrire sur le site de la ville pour 1€ puis avoir accès aux vélos gratuitement pendant 3 heures.

Il n’y avait que 3 stations le long de la mer quand j’y suis allée, j’ai donc finalement préféré marcher et prendre le taxi qui ne m’a pas coûté plus de 5 euros jusqu’à mon hôtel situé vers Koum Kapi.

C’est aussi une ville extrêmement animée en juillet août, donc si vous cherchez le calme, mieux vaut choisir un hôtel excentré. Entre Koum Kapi et Halepa par exemple, qui reste accessible à pieds via une très belle promenade le long de la mer, qui vous permet de flâner en faisant une pause sur un banc, ou dans un des nombreux bars, cafés et restaurants. 

Se rafraîchir à la plage

Pour une plage de ville, la mer y est très propre. Par contre, la plage est minuscule. Certains endroits sont d’ailleurs directement les pieds dans l’eau en descendant les escaliers vers la mer. Mais ils ont tout prévu! Il y a des porte-manteaux pour accrocher son sac et faire un petit plongeon histoire de se rafraîchir.

Ici les températures ont atteint les 45ºC en cette année 2021 avec des vagues de canicule dues au changement climatique, malheureusement… Mais même en temps normal, on atteint facilement les 35ºC à l’ombre en été. La mer est donc un atout et parfois même une pause obligatoire pour supporter ce genre de températures!

Chania, une ville pleine d’histoire

Chania est une ville cosmopolite avec une architecture diverse. La Canée est en effet le résultat de deux dominations: vénitienne et ottomane. Chania a également de nombreux quartiers dans sa vieille ville : juifs (Evraki, avec la synagogue Etz Hayyim), turques (Splantzia), et vous visiterez aussi le port vénitien et le quartier de Topanas.

Des sites emblématiques comme la mosquée de Kioutsouk Hassan, le phare vénitien, la forteresse de Firkas et l’église orthodoxe de Agios Nikolaos sur la place 1821 avec son platane millénaire sont incontournables. 

Chania a également plusieurs musées qui racontent sa riche histoire, vieille de plus de 4000 ans, influencée par des peuples de tout horizon, dont les premiers furent les minoens, suivis des romains. À partir du XIIIème siècle se sont installés les Vénitiens pendant près de quatre siècles, puis les Ottomans pendant plus de deux siècles. Vous verrez des vestiges minoens au Musée archéologique de la Canée, une collection byzantine installée dans l’église de San Salvatore, ainsi que les murailles vénitiennes à la Citadelle Schiavo.

L’offre culinaire à Chania et dans l’ouest de la Crète.

Quant aux tavernes, il y a de quoi faire. Celles que j’aime le plus se trouvent dans les petites ruelles, dans des cours intérieures, à l’abri du brouhaha de la ville. Certains endroits sont tellement calmes qu’on ne se croirait plus à la Canée.

Les plats grecs sont exquis, entre les différents types de fromages comme le mizithra (au lait de brebis) ou le staka, salades avec leurs délicieuses olives et féta, et autres spécialités grecques comme la soupe crétoise (kreatosoupa & pastas) ou les loukanika (saucisses)… On se régale ! Le poisson frais vaut vraiment le coup aussi. Mon entrée préférée : Les rouleaux de feuilles de vignes (dolmas) élaborés avec du riz et qui peuvent même être végétariens. L’agneau est aussi une spécialité de la Crète.

Vous pouvez retrouver toutes ces saveurs au vieux marché de La Canée, notamment tout type d’olives, d’épices, de fruits, de légumes, et de poisson.

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Kissamos

Ce port encore plus à l’ouest est très calme en comparaison avec Chania, et est le départ de plusieurs excursions de la côte sauvage de l’ouest de la Crète comme Balos.

Kissamos est relié en autobus à Chania, et même en ferry – que j’aurais bien essayé si je n’avais pas eu une grosse valise!

Au lieu de ça, on a pris le taxi. Partagé, ça reste raisonnable (environ 50 € en 2021 pour un Kissamos – Chania) pour une quarantaine de minutes de route.

Kissamos est enclavé dans une baie entre les péninsules de Rodopou et Gramvoussa. La plage y est rocailleuse.

Quoi faire à Kissamos

C’est une petite ville agréable pour acheter ses souvenirs, car on y trouve de petits magasins avec des prix très raisonnables. J’ai pu trouver de nombreux produits régionaux, voire locaux. 

J’ai par exemple acheté un très bon chapeau made in Crete! Car si vous connaissez mon blog, vous savez que j’ai écrit un article sur les cadeaux de Noël responsables qui – pour moi – ont le même principe que les souvenirs : ils doivent être utiles, si possible locaux, et agréables aux papilles afin de réduire l’impact environnemental!

À part le petit centre, le bord de mer est rempli de bars et restaurants où il est agréable de se poser avant le coucher du soleil. 

Si les musées vous intéressent, je vous recommande le musée archéologique de Kissamos Place Tzanaki ouvert le matin jusque 15h du mardi au dimanche. Il se trouve dans un édifice vénitien turque, et expose principalement des artefactes hellénistiques et romains, ainsi que des joyaux, statues et des mosaïques extrêmement bien conservées datant du IIème et IIIème siècle. 

Balos

Un endroit paradisiaque… L’un des joyaux de la Crète. Et forcément très fréquenté. C’est pourquoi nous avons fini par retourner à la petite plage de Gramvousa pour profiter de l’eau car au bout d’un certain temps, il commençait à y avoir du monde.

Vous pouvez vous y rendre en 4×4, et finir à pied, ou encore en bateau (et aller jusque la plage à la nage). Nous avons choisi la deuxième option, et ce fut une très bonne idée.

Mes amies ont ensuite nagé jusqu’à la belle plage de sable un peu rosée donnant sur une lagune et des eaux bleues turquoises. 

Nous sommes partis du port près de Falasarna, et avions l’option entre une demi journée en mer le matin ou l’après-midi. Je recommande fortement le matin, que ce soit au niveau de la chaleur comme au niveau de la fréquentation. 

Il y a aussi des excursions au départ de Kissamos et de Chania.

Gramvousa

C’est là qu’a commencé notre balade en mer. 

Nous nous sommes arrêtés à Gramvousa vers 9h du matin, à la fin du mois d’août. Et il faisait déjà bien chaud.

Cette forteresse vénitienne domine l’îlot. 

Le capitaine de notre petit bateau nous a fait une bonne blague : il nous a dit qu’il fallait compter 10 minutes pour arriver en haut. 

Je pense que j’ai dû mettre une heure avec mes capacités physiques… Une personne en forme peut-être moitié moins, mais pas 10 minutes! Car ça monte, et la montée n’est pas toujours en bon état. D’ailleurs j’ai plus appréhendé la descente que la montée car ça peut glisser.

Je vous conseille donc de ne pas faire comme moi et de bien vous équiper : casquette, bouteille d’eau et bonnes chaussures de marche. N’oubliez pas non plus de vous passer de la crème solaire, même à 9h du matin! Le soleil tape fort et il n’y a absolument pas d’ombre sur le chemin, c’est de la caillasse. 

Par contre vos efforts seront largement récompensés! Non seulement la vue sur la baie, incluant Balos, est spectaculaire, mais il y a aussi un beau petit tour à faire une fois arrivé.e au sommet avec de nombreux vestiges d’époque. 

Sfinari

C’est là que nous étions logés. Une villa de rêve donnant sur la mer avec vue imprenable sur le coucher de soleil. 

Mais même si vous n’y êtes pas logés, vous devez absolument y faire un tour.

La plage en soi n’est pas extraordinaire, c’est rocailleux et il faut prévoir des chaussures pour aller nager. 

Par contre, on y trouve les meilleures tavernes de poissons de l’île.

Vous pouvez choisir votre poisson ou crustacé et payer au poids. 

Ces tavernes sont familiales, et auront beaucoup de plaisir à vous montrer leur travail. 

Ils vous prépareront votre dîner le plus souvent en grillade sur le barbecue, et pendant ce temps, vous pourrez admirer l’un des couchers de soleil les plus impressionnants de l’île!

Pour vous y rendre, voiture obligatoire, et patience! La route est très sinueuse, et vous avez de forte chance de voir des chèvres ou des brebis traverser votre chemin. Donc prudence de rigueur!

Plage au sud-ouest de la Crète : Elafonisi

Un endroit qui m’a beaucoup impressionné en 2007, quand j’y suis allée pour la première fois. A l’époque j’y suis allée en début juin. Hors en 2021, c’était en fin août. L’expérience était donc différente car malheureusement, il n’y a pas de quotas d’accès. Les parkings sont énormes et peuvent accueillir des tas de voitures et d’autocars. Autant vous dire que c’est bondé en plein été… Donc la plage rose a plutôt perdu de son éclat. Ça reste une très belle excursion à faire, mais si vous pouvez, allez y très tôt le matin, et évitez les mois de juillet et août.

Vous pouvez aussi vous rendre dans la partie plus rocailleuse de la plage, et ensuite nager (ou marcher, l’eau est très basse) de l’autre côté qui est un peu moins peuplé. Je vous conseille de bonnes chaussures pour ne pas glisser sur les rochers.

Toutes les personnes de Crète à qui j’ai parlé finissent par éviter Elafonissi, devenue victime de son succès… Comme l’expliquait Nuria dans l’entretien sur la perte de biodiversité dans nos régions méditerranéennes, ce genre de site est très fragile. Pour un bien, aucune construction ni activité motorisée ne devrait être faite à moins d’un kilomètre. Les récifs sont fragiles et demandent un grand travail de conservation, chose que les autorités locales ne semblent pas encore avoir compris, priorisant l’activité touristique et le gain économique à court terme. 

Kedrodasos

D’ailleurs, notre hôte nous a recommandé de nous rendre à un autre endroit proche d’Elafonissi : Kedrodasos. C’est très peu praticable si vous n’avez pas de bonnes jambes, mais beaucoup moins fréquenté, avec plein d’arbres sous lesquels se reposer, ou déjeuner. Et c’est aussi paradisiaque. C’est simple, on avait l’impression d’être aux îles Seychelles! (Bon, je n’ai jamais été aux Seychelles et l’émotion du moment nous a fait un peu exagérer, mais quand même : c’est sublime ! ).  

Elos

Ce petit village juché à 600 mètres d’altitude vous permet de retrouver un peu de fraîcheur en plein été crétois grâce à ses nombreux arbres, notamment des chataîgners. 

Vous y trouverez également une jolie chapelle byzantine du XIVème siècle, ainsi qu’un petit aqueduc ottoman en ruine. 

Nous avons profité pour y déjeuner, et nous rafraîchir à la fontaine, qui, je ne sais comment, donne accès à une eau bien froide même en plein été. 

Déjeuner dans une petite taverne familiale protégée par les arbres nous est apparu comme une vraie bouffée d’oxygène. Le repas était également typique et local, et j’y ai goûté pour la première fois des gombos, un légume vert bien connu en Afrique et de par son climat, en Crète.

Petite anecdote : J’avais commandé un plat à base d’aubergines à la base, mais on m’a servi des gombos à la place. Quand j’ai dit au jeune serveur que ce n’était pas ce que j’avais commandé, il m’a assuré qu’il m’avait bien servi des aubergines ! Pas du tout, je pense que nous étions juste dans un chapitre de « Lost in translation » (Traduction infidèle en français).

Mais au final, c’est plutôt une bonne chose, car sinon j’avoue que je n’aurais probablement jamais goûté les gombos, ne sachant pas si ça faisait parti de mon régime FODMAP ou pas !

Topolia

Un autre village, plutôt artistique, où il est très difficile de circuler à pied. Son église d’ Agia Paraskevi date de la dernière étape byzantine. 

Non loin de Topolia, vous pourrez vous rendre aux grottes d’Agia Sophia aussi appelées “Wisdom of God” ou – tout simplement – grottes de Topolia. Encore quelques marches à monter avant d’y arriver. Mais cette fois-ci, nous étions à l’ombre et n’avons pas trop souffert de la montée, beaucoup plus facile qu’à Gramvousa.

Ce lieu – vous l’aurez compris par son nom – est très religieux et comporte de nombreuses reliques. La grotte est plutôt grande mais facile à visiter. Elle vaut vraiment le détour si vous êtes dans l’ouest de la Crète. La vue à 400 mètres d’altitude vous permettra d’observer la nature environnante. 

Falasarna : la meilleure plage de la côte ouest de la Crète, selon les habitants!

L’une des plages préférées des Crétois apparemment. A chaque fois qu’on leur parlait, ils nous disaient d’aller à cette plage. Elle est large, spacieuse, et sablonneuse. Il y a un grand parking la rendant facile d’accès, et toutes les commodités d’une plage touristique. 

Ce n’était peut-être pas ce qu’on recherchait. Et bien que cette plage fut agréable, ma préférée reste celle de Balos.

Jardin botanique près de La Canée

Ce jardin n’est pas à Chania, mais accessible depuis le centre ville en bus. Renseignez-vous bien, car il n’y a qu’un bus le matin pour y revenir en début d’après midi.

Nous y sommes allés en taxi, encore une fois le prix était raisonnable en le partageant. 

Ce fut ma dernière excursion et je n’ai pas été déçue. Il faut être bien chaussé.e car ça monte et ça descend, avec quelques endroits un peu glissants, et il faut bien compter deux heures pour faire le tour. Mais c’est plutôt bien ombragé, et donc très agréable en été, car aussi sur les hauteurs. 

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Ce petit paradis est riche en biodiversité. D’ailleurs il y a tellement de plantes, légumes, fruits et fleurs que le restaurant fait des spécialités avec les produits du parc et du jardin. Et c’est tout simplement hors du commun! De plus la vue de la terrasse du restaurant sur les hauteurs est bien agréable après une bonne marche autour du parc. 

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Si comme moi vous êtes intéressés par la faune et la flore, vous allez adorer. Vous pourrez également voir de nombreux paons pendant votre visite. Il y a aussi des bancs sur le chemin pour faire des pauses et admirer le paysage. En bas, vous trouverez aussi un petit lac, et à côté, quelques animaux comme un âne et des chèvres. 

En résumé

Il y aurait encore beaucoup de choses à raconter sur l’ouest de la Crète, mais en 10 jours, c’est à peu près ce que nous avons réussi à faire et franchement, vu mes limitations physiques, ça relève plutôt de l’exploit. Donc si vous voulez en faire plus, c’est faisable. Mais ces endroits sont selon moi les plus agréables à visiter.

Et puis, si vous connaissez mon blog, vous savez que je mets beaucoup l’accent sur les voyages slow, c’est à dire où on prend le temps d’apprécier la destination qu’on visite.

C’est important pour la destination, à laquelle on montre un certain respect pour sa culture à laquelle il faut, selon les principes des voyages responsables, prendre le temps de s’intéresser, au moins un petit peu. C’est important pour les habitants. Et c’est aussi important pour nous les voyageurs. En effet, prendre le temps c’est bon pour notre corps et notre esprit !

Si vous voulez en savoir plus sur mon nouveau projet sur la santé environnementale et le bien-être physique et mental, rendez-vous sur mon site Planeta Sana.

Je mentionne aussi brièvement mon séjour précédent en Crète basé à Rethymnon que j’avais aussi beaucoup aimé, ainsi que ma virée sur l’est et Agios Nikolaos dans mon article Une île, un rêve.

Mais cette partie de l’île était probablement la plus agréable en haute saison pour éviter l’affluence touristique du reste de la Crète. Même si les routes y sont sinueuses, ça reste praticable et ça en vaut vraiment la peine. 

Et vous, connaissez-vous la Crète, ou d’autres îles de Grèce? Qu’est-ce-qui vous a le plus marqué? J’attends vos commentaires ci-dessous et n’hésitez pas à partager cet article à travers vos réseaux sociaux. 

Et comme on dit en grec : Ευχαριστώ! (Efcharistó!)